Cinéastes, comédien·ne·s, écrivain·e·s, chanteur·euse·s, musicien·ne·s, humoristes, metteur·euse·s en scène, danseur·euse·s, chorégraphes, plasticien·ienne·s, artistes visuel·le·s, auteur·trice·s de BD, tous exprimaient leur effroi et leur indignation face aux attaques commises le 7 octobre par le Hamas en Israël, mais tous refusaient également qu’un crime serve de prétexte à un autre crime, plus dévastateur encore.
Les signataires demandaient un cessez-le-feu immédiat à Gaza, ainsi qu’un infléchissement de la politique démesurément pro-Netanyahou de la Suisse.
Six mois après le début de l’invasion et de la destruction systématique de Gaza par les forces armées israéliennes, le bilan est si effarant que les mots viennent à manquer.
Après le carnage – près de 35’000 morts, dont une immense majorité de femmes et d’enfants – une famine sciemment organisée s’est abattue sur le territoire.
On ne compte plus les disparus sous les décombres.
Les blessés et mutilés dépassent les 70’000. L’ONU affirme que le nombre d’enfants tués par Israël dans la bande de Gaza au cours des 4 derniers mois dépasse celui des enfants ayant perdu la vie en 4 ans de conflits à travers le monde !
Les récits qui nous parviennent de la région dépassent l’entendement, que ce soit au sujet des drones snipers, qui assassinent les civils à la chaîne lorsque ceux-ci s’aventurent dans les ruines pour trouver de quoi se nourrir, ou des amputations en série opérées sur des civils trop sévèrement menottés par les soldats israéliens…
Des charniers ont été découverts dans les hôpitaux “Nasser” et “Al-Shifa”, ainsi qu’à l’école “Beit Lahiya”, à la suite du retrait de l’armée israélienne. Des centaines de corps ont été retrouvés, dont certains menottés et déshabillés.
Parmi eux, des enfants, des adolescent·e·s et des vieillards.
Plus de 100 agent·e·s de l’ONU et plus de 100 journalistes ont été délibérément abattu·e·s par l’armée israélienne durant les derniers mois.
La tuerie ne se limite pas à Gaza : depuis le 7 octobre, en Cisjordanie, l’armée israélienne et les colons ont massacré plus de 400 Palestinien·enne·s. On dénombre plus de 700 attaques de colons sur des civils palestiniens et près de 8’000 arrestations de ces mêmes civils en Cisjordanie.
Tout en déclenchant « l’enfer sur terre » contre les Palestiniens, le gouvernement d’extrême droite israélien a également mené une offensive diplomatique contre l’UNRWA, l’agence de l’ONU assurant l’aide humanitaire aux populations civiles palestiniennes depuis 1949. Selon Israël, une douzaine d’employés de l’agence (sur les 13’000 employés actifs de l’UNRWA à Gaza) auraient « participé aux massacres du 7octobre ». Convainquant certains pays occidentaux de suspendre leur contribution à l’UNRWA, les autorités israéliennes se sont montrées incapables d’étayer leurs accusations lors d’une enquête indépendante menée depuis. La grande majorité des pays européens ont repris leur financement de l’agence, sauf la Suisse, qui s’est inexplicablement rangée aux côtés des soutiens les plus fanatiques d’Israël, les USA et le Royaume Uni.
Faute d’avoir défendu l’UNRWA et son commissaire général suisse Pierre Lazzarini face aux attaques israéliennes, la Suisse doit maintenant faire face à d’influents sénateurs américains, qui s’en prennent désormais au CICR et à son nouveau directeur général, Pierre Krähenbühl, qui fut prédécesseur de Philippe Lazzarini à la tête de l’UNRWA.
C’est pourquoi les signataires de l’Appel ont également exigé des autorités suisses qu’elles reprennent immédiatement le financement de cette agence et reconnaissent le rôle irremplaçable et vital que celle-ci joue dans la distribution de l’aide humanitaire à celles et ceux qui en ont le plus désespérément besoin.